Peut-on ne pas obéir à l’Eglise ni à ses convictions?
Oui!
Du moins, c’est ce que pense l’apôtre Paul. Il s’est engagé contre ceux qui voulaient imposer la circoncision aux grecs qui croient en Jésus, il a obtenu ce décret des apôtres réunis à Jérusalem, et le voilà, semble-t-il, en pleine contradiction : « Il y avait là un disciple nommé Timothée. À Lystres et à Iconium, les frères lui rendaient un bon témoignage. Paul désirait l’emmener ; il le prit avec lui et le fit circoncire à cause des Juifs de la région, car ils savaient tous que son père était grec. Dans les villes où Paul et ses compagnons passaient, ils transmettaient les décisions prises par les Apôtres et les Anciens de Jérusalem, pour qu’elles entrent en vigueur. » Puisqu’il transmet les décisions prises par les Apôtres, et qu’il est convaincu qu’elles sont justes, pourquoi ne les suit il pas lui-même ?
Paul n’oublie pas que l’institution et les règles si essentielles pour le service de l’Evangile, ne doivent jamais prendre le pas sur ce dernier, mais le servir. Pour lui, dans cette situation avec cette personne (Timothée), il était juste, pour annoncer l’Evangile, de transgresser une autorité et ses convictions. C’est l’occasion de se souvenir à la fois de l’importance de la dimension institutionnelle et des règles de l’Eglise, et aussi de leur raison d’être qui ne peut en aucun cas passer au second plan: le service de l’Evangile.