Justice ou pardon : la réponse

La question est simple : le pardon et la miséricorde permettent la réconciliation, ils donnent une paix, permettent de repartir libre, etc. Mais il n’y a pas de pardon sans justice qui implique une mise en vérité, une sanction ou une peine. Quand on pense aux affronts que nous avons subis, le pardon semble un peu trop « facile » pour l’agresseur. Nous sommes aussi intransigeants parfois sur des valeurs ou sur les sacrements, par exemple. C’était d’ailleurs l’attitude de Jonas, à laquelle Dieu répond magnifiquement : « Quand Jonas vit que Dieu pardonnait aux habitants de Ninive, Jonas trouva la chose très mauvaise et se mit en colère. Il fit cette prière au Seigneur : ‘Ah ! Seigneur, je l’avais bien dit lorsque j’étais encore dans mon pays ! C’est pour cela que je m’étais d’abord enfui à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Eh bien, Seigneur, prends ma vie ; mieux vaut pour moi mourir que vivre.’ » (Jo 4, 1-11) On peut dire que Jonas est très énervé ! La miséricorde de Dieu lui donne envie de mourir !

Ce que Dieu réalise en Jésus est un retournement total de la question. La miséricorde passe, pour l’homme, par une repentance. Pour Dieu, elle est justice. Car l’ultime parole que Dieu dit, ce n’est pas : « tu as mal fait », mais il dit ce qui est juste : « tu es mon enfant bien aimé ». Faire justice, c’est dire la vérité, ce qui est juste. Or quand Dieu dit ce qui est juste : « tu es mon enfant bien aimé, je t’aime infiniment », il met au jour nos péchés sans nous accabler, car il nous rend justice par sa miséricorde, à condition que nous voulions l’écouter et le croire.

A propos de l'auteur: D. Grea