Pas de miracle
Quand nous confondons les mots « miracle » et « magie », cela cache notre refus de nous convertir. On voudrait tant que tout change d’un coup, sans effort, que nous soyons libérés de notre violence intérieure qui est à l’origine de celle qui défigure le monde. « En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. » On s’attendait à ce que le Royaume arrive vite, comme un tour de magie. Alors Jésus donne une parabole qui montre que le temps continue et qu’il est l’espace de l’alliance et de notre responsabilité. Ceux qui voudraient un Dieu magicien le considèrent comme dur et violent. Mais cela n’est que la projection de leurs pensées sur Dieu. C’est pourquoi Jésus intègre leur violence à sa parabole : « ‘Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.’ Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem. » (Lc 19, 11-28) Par cette parabole, Jésus dénonce le fait que ceux qui le rejettent se jugent et jugent selon leur loi de violence, non pas selon la loi nouvelle de paix.
Jésus révèle un Dieu plein d’amour et sans aucune violence. Au contraire, il subira et assumera la violence des hommes pour que nous soyons en paix avec le Père et avec nous-mêmes. Dans le temps de sa Pâque, la violence des hommes se déchaînera sur Jésus. Ceux qui croient en Lui s’en trouveront libérés, ils pourront mettre en œuvre tous les dons que Dieu leur a faits, ils se comporteront sans violence, selon l’amour de Dieu. Toute violence cache un rejet de la Bonne Nouvelle, nous incite à considérer la toute-puissance de Dieu comme une oppression et nous fait tendre vers une religion magique.
Jésus nous invite à la paix, à quitter la Loi qui juge pour vivre sous la grâce qui sauve.
Cela, on peut le choisir chaque jour.