La nouvelle traduction de la prière « Notre Père » nous permet de méditer la phrase « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Cette formulation met l’accent sur notre responsabilité et implique notre limite. 

Certaines tentations sont évidentes, on connaît nos points faibles ! D’autres sont subtiles et ne se présentent pas sous la forme du choix. Dans les deux cas, nous n’avons pas la prétention de sortir vainqueurs de la tentation et le mieux est de ne pas y entrer, grâce à Dieu.

Cette formulation laisse à notre interprétation l’idée que Dieu pourrait nous « conduire en tentation ». On ne dit pas que Dieu ne nous éprouve pas. C’est envisageable, puisque l’Esprit a conduit Jésus au désert « pour y être tenté. » Mais il s’agit de Jésus, et la tentation porte sur son identité de Fils de Dieu : Jésus vient de recevoir le baptême de Jean et une voix se fait entendre : « Celui-ci est mon fils bien aimé ». Le diable tentera Jésus en le mettant à l’épreuve sur son identité : « Si tu es le Fils de Dieu… » 

La tentation, in fine, porte toujours sur la foi, sur notre comportement d’enfant de Dieu. Alors, prions « Notre Père » en enfant de Dieu, qu’il nous permette de le reconnaître comme Père, qu’il nous donne la nourriture de la foi et qu’il nous garde d’oublier qui nous sommes à ses yeux.